Le diabète gestationnel : intrérêt préventif et thérapeutique du réentraînement au Lipox Max

Les études scientifiques démontrent l'intérêt préventif et thérapeutique de l'activité physique dans le diabète gestationnel. La calibration de l'entrainement par un test de calorimétrie d'effort métabolique pour déterminer la zone du lipoxmax à son intérêt dans le suivi en activité physique des femmes enceintes.

Le diabète gestationnel

L’insulinorésistance est physiologique durant la grossesse et permet l’épargne du glucose maternel qui reste disponible pour le fœtus. Elle apparaît au cours du deuxième trimestre et s’accentue durant le troisième trimestre. Cette insulinorésistance, due en partie à l’augmentation des hormones placentaires et des cytokines, est transitoire et s’améliore en post-partum. Le DG résulte d’une aggravation de cette insulinorésistance associée à des anomalies de la sécrétion d’insuline. A court terme, le DG est associé à un ensemble de complications fœto-maternelles dont les plus importantes cliniquement sont celles associées à la macrosomie fœtale et les troubles métaboliques néonataux. A long terme, les femmes ayant eu un DG ont un risque important de développer un diabète de type 2. Dépister, prévenir et traiter le DG permet une réduction des complications fœto-maternelles immédiates et une surveillance à long terme des patientes avec antécédent de DG pourrait permettre une prévention précoce du diabète de type 2 et de ses complications. Les études démontrent que l’activité physique fait partie intégrante du traitement du diabète gestationnel mais également à un rôle préventif. (Christel Tran et al. 2011). Ces études parlent prioritairement d’activité physique d’endurance modéré mais ne cible pas l’intensité d’effort selon les paramètres métaboliques. Je propose de cibler le réentrainement au seuil d’oxydation des lipides appelé LIPOXmax qui a des effets bénéfiques sur l’utilisation des graisses, la glycémie et l’insulino-résistance. Le réentrainement au LIPOXmax correspond aux intensités d’exercices préconisés durant la grossesse qui sont  prioritairement des exercices d’endurance de faible intensité 30 à 55% de la VO2max. (Artal et al 2003 ; Obstet Gynecol 2002; Weissgerber et al. 2006) Ce seuil est déterminé par la passation d’une calorimétrie d’effort sur bicyclette ergométrique.

Prévenir le diabète gestationnel dès le projet de grossesse :  

L’entrainement au lipox max avant la grossesse peut avoir un effet protecteur quant à la survenue d’un diabète gestationnel.

D’après l’étude de Dempsey et al. (2004), l’incidence du diabète gestationnel est inférieure de 50% chez les femmes ayant pratiqué dans l’année précédant la grossesse une activité modérée.

Prévenir le diabète gestationnel durant la grossesse :

L’Activité physique pendant les vingt premières semaines de la grossesse permet de diminuer de 60% l’incidence de survenue d’un diabète gestationnel chez les femmes actives par rapport aux femmes inactives (Weissgerber et al. 2006, Dempsey JC et al. 2004).

Traitement du diabète gestationnel :

L’activité physique est préconisée de manière régulière chez la femme enceinte sans complication médicale ni obstétricale. Une activité physique d’intensité modérée durant 45 min, effectuée trois fois par semaine, peut être effectuée sans risque de complication fœto-maternelle (Lokey et al. 1991). Quelques études ont rapporté une amélioration de l’insulinosensibilité, une diminution du recours à l’insuline ainsi que la survenue de macrosomie (Snapp et Donalson, 2008). Une revue systématique(Tobias et al 2011) incluant les essais randomisés évaluant des programmes d’exercices chez les patientes avec diabète gestationnel tend à confirmer ces bénéfices.

Conclusion

Les études démontrent que l’activité physique fait partie intégrante du traitement et de la prévention du diabète gestationnel sans intensité ni modalités d’entrainement précise. Un réentrainement en activité physique adaptée ciblé au seuil du LIPOXmax répond aux critères des études énoncées et permet de calibrer plus précisément l’exercice pour en optimiser ses effets sur l’insulinorésitance notamment.

* Références :

  • American College of obstetricians and gynecologists. Exercice during pregnancy and the post-partum period. Obstet Gynecol 2002; 99: 171-3.
  • Artal R, O’Toole M. Guide-lines of the American College of obstetricians and gynecologists for exercice during pregnancy and the post-partum period. Br J Sports Med 2003; 37:6-12.
  • Brooks, G.A., Mercier, J. (1994). Balance of carbohydrate and lipid utilization during exercise: the « crossover » concept. Journal of Applied Physiology, 76, 2253–61.
  • Christel Tran, Jacques Philippe, Michel Boulvain. Prise en charge du diabète gestationnel : nouvelles connaissances et perspectives futures. Rev Med Suisse 2011; volume 7. 1250-1254.
  • Dempsey JC, Sorenzen TK, Williams MA. Prospective study of gestational diabetes mellitus risk in relation ton maternal recreational physical activity before and during pregnancy. Am J Epidemiol 2004; 159 (7) : 663-70.
  • Lokey EA, Tran ZV, Wells CL, Myers BC, Tran AC. Effects of physical exercise on pregnancy outcomes : A meta-analytic review. Med Sci Sports Exerc 1991;23: 1234-9.
  • Snapp CA, Donaldson SK. Gestational diabetes mellitus : Physical exercise and health outcomes. Biol Res Nurs 2008;10:145-55. 
  • Tobias DK, Zhang C, van Dam RM, Bowers K, Hu FB. Physical activity before and during pregnancy and risk of gestational diabetes mellitus : A meta-analysis. Diabetes Care 2011;34:223-9.
  • Weissgerber T, Wolfe L, Davies G. Exercice in the prevention and treatment of maternal-fetal disease: a review of literature. Appl Physio Nutr Metab 2006; 31: 661-74.

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